Pourquoi les savants fous veulent-ils détruire le monde?
De Mary Shelley à H. G. Wells, plusieurs auteurs du dix-neuvième siècle ont été les témoins privilégiés de progrès scientifiques à l’origine de profondes métamorphoses sociales. Les craintes suscitées par certaines avancées, notamment en biologie et en chimie, combinées à l’entêtement des positivistes à voir dans la science la solution à tous les maux, se sont cristallisées sous la forme d’une figure littéraire irriguée par les mythes de Prométhée ou de Faust: le savant fou.
À partir de 1945, cette figure a subi d’importantes transformations. Les expériences nazies et la bombe nucléaire ont marqué durablement l’imaginaire, ainsi que notre conception de l’éthique du scientifique. Le savant ne travaille plus dans l’isolement, mais plutôt au cœur de l’institution, de larges communautés parfois déresponsabilisantes.
Cet ouvrage suit l’évolution du savant fou par l’analyse de quatre romans: Et on tuera tous les affreux de Boris Vian (1948), Le berceau du chat de Kurt Vonnegut (1963), L’autre île du docteur Moreau de Brian Aldiss (1980) et Le dernier homme de Margaret Atwood (2003), qui mettent en fiction une riche réflexion éthique sur la pratique de la science. Dans ces œuvres, le savant fou, poussé par une curiosité insatiable et la recherche du délice technique, crée des substances et des êtres sans se préoccuper des conséquences: un cristal capable d’éradiquer la vie terrestre, des formes de vie artificielle, des animaux transgéniques ou des créatures hybrides, voire une race nouvelle destinée à remplacer l’humain.
Se révèle ainsi dans ces pages la constellation de signes par laquelle s’organise cette figure littéraire, qui porte en elle les questions les plus fécondes sur les représentations fictionnelles de la science de notre époque.
À partir de 1945, cette figure a subi d’importantes transformations. Les expériences nazies et la bombe nucléaire ont marqué durablement l’imaginaire, ainsi que notre conception de l’éthique du scientifique. Le savant ne travaille plus dans l’isolement, mais plutôt au cœur de l’institution, de larges communautés parfois déresponsabilisantes.
Cet ouvrage suit l’évolution du savant fou par l’analyse de quatre romans: Et on tuera tous les affreux de Boris Vian (1948), Le berceau du chat de Kurt Vonnegut (1963), L’autre île du docteur Moreau de Brian Aldiss (1980) et Le dernier homme de Margaret Atwood (2003), qui mettent en fiction une riche réflexion éthique sur la pratique de la science. Dans ces œuvres, le savant fou, poussé par une curiosité insatiable et la recherche du délice technique, crée des substances et des êtres sans se préoccuper des conséquences: un cristal capable d’éradiquer la vie terrestre, des formes de vie artificielle, des animaux transgéniques ou des créatures hybrides, voire une race nouvelle destinée à remplacer l’humain.
Se révèle ainsi dans ces pages la constellation de signes par laquelle s’organise cette figure littéraire, qui porte en elle les questions les plus fécondes sur les représentations fictionnelles de la science de notre époque.